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Le blog de mademoisellepioupiou
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#PerversionNarcissique Qui ? #2

#PerversionNarcissique Qui ? #2

#PerversionNarcissique Qui ? #2

En préambule, je précise de nouveau que c’est par confort d’écriture que j’ai identifié UN pervers narcissique et UNE victime féminine mais l’inverse existe aussi évidemment, qui plus est dans la mesure où la perversion narcissique ne s’exerce pas que dans la sphère amoureuse mais aussi dans la sphère filiale ou familiale, la sphère amicale et même la sphère professionnelle, tout est possible.

C’est volontairement que dans le précédent billet sur la question de la perversion narcissique, j’avais éludé certaines parties de la réflexion, ce que je désirais le plus, c’était redonner espoir à ceux encore coincés dans l’emprise et de la force à ceux en train de s’en débarrasser.

Un esprit en crise a tendance à dissocier, fragmenter sa pensée et ses terreurs pour éviter le KO et bien j’ai procédé de la même manière pour t’éviter la surchauffe, de renoncer alors que tout est possible, il faut juste que tu y crois et que tu te protèges.

Il était aussi question plus personnellement de refermer complètement une porte et de la sceller définitivement. Avant de sceller cette porte de l’enfer et qu’elle disparaisse, il m’a été demandée de donner quelques explications et aussi quelques moyens supplémentaires, je pensais que ce pourrait se faire en un seul second billet mais ça n'est pas possible mon billet était trop long, j'ai du le scinder.

Je vais cette fois ci détailler qui sont les personnages de ce quadrille diabolique.

Pour ce faire, je suis contrainte de m’arrêter un instant sur qui est ce pervers narcissique qui nous fait détruire notre vie, juste un instant parce que son vide risquerait de nous aspirer. Puis je tenterais de répondre à la question que l’on s’est tous posés, pourquoi nous, pourquoi moi ?

Et ensuite dans un autre billet qui est d'ores et déjà écrit, je t'expliquerais comment partir, comment se protéger au mieux quand on arrive à s’en séparer et comment tenir le coup résister à ses tentatives de nous récupérer, à faire taire nos démons.

Nos peurs ancestrales, celles du cerveau reptilien essaient de nous convaincre que mieux vaut un enfer connu et balisé que l’incertitude de l’inconnu, même s’il y a une chance que cette vie inconnue nous mène à la liberté retrouvée.

Dans ce précédent billet, je t’ai décrit et expliqué les grandes phases du mode de fonctionnement d’un pervers narcissique, celles que l’on retrouve dans nos différents témoignages et qui semblent constituer un procédé commun à tous ces manipulateurs si spéciaux.

Aujourd’hui je vais tenter de répondre d’une manière totalement empirique à plusieurs de tes demandes.

Qui est-il ?

On en sait finalement très peu sur ce qui l’anime car il est hermétique, c’est sa grande force, il n’est que méandres et dissimulations et sa victime ne doit pas trop se poser cette question sous peine d’errer à vie dans un labyrinthe de questions sans réponse qui l’enchaînent encore plus à lui.

Il semble avoir construit dans son adolescence, en réaction, ce mode de fonctionnement social sans doute pour survivre ou pour dominer.

Alors là, je t’arrête tout de suite de la tentation que tu ressens de t’attendrir sur lui et d’essayer de le sauver !

C’est toi qui doit être sauvée de lui et tu ne peux RIEN pour lui, si tu essaies tu vas glisser dans une spirale infernale qui te perdra.

Lui, quoi qu’il arrive ne changera pas et ne changera pas de mode opératoire. C'est une perte inutile d’énergie que d’essayer et de l’énergie c’est ce qui manque le plus quand on est sous emprise.

Pourquoi a-t-il choisi la violence psychologique qu’il exerce sur sa proie pour remplir son vide intérieur, je ne sais pas, de l’instinct sans doute ?

Il a dû remarquer à un moment traumatique pour lui que de faire mal à un autre le soulageait tout en étant sans risque, que ça lui procurait une espèce de jouissance sur une puissance fantasmée et que ça apaisait quelque chose en lui, que ça lui permettait d'obtenir tout ce qu'il convoitait et d'asservir les autres à ses besoins et désirs.

Ce mode de fonctionnement s’est alors définitivement mis en place.

A ce moment-là ou peu avant, il s’est aussi définitivement déconnecté des émotions des autres, les objectivant, ils ne sont que des objets inertes qui servent des besoins, ses besoins uniquement.

De même, il a canalisé ses différentes propres émotions au service d’une seule, cette jouissance à soumettre et détruire l’autre.

Je pense qu’il est l’alter ego humain d’un objet céleste bien connu notamment des amateurs de science-fiction, le trou noir. Un objet céleste qui s’est effondré sur lui-même et qui ne peut s’empêcher de capter et aspirer tout objet, toute lumière ou toute énergie qui passe à proximité, il aspire tout et ça le fait grandir, plus il grandit, plus il attire loin et grand, plus il est dangereux pour son entourage.

 

Crédit Fleur Moortgat

Pourquoi il nous détruit à petits feux plutôt qu’en une fois dans un accès de rage ? Si certains complètent la violence psychologique par de la violence physique aussi, elle semble toujours jugulée pour éviter qu’elle soit létale.

Il semblerait que ce type de manipulateur trouve un degré supplémentaire de plaisir à voir qu'il nous manipule psychologiquement sur la durée pour que nous soyons NOUS MÊME l'artisan de notre lente perte.

C'est un petit peu compliqué à expliquer mais je suis intimement persuadée que contrairement à un psychopathe qui jouirait d'étouffer de ses mains la dernière étincelle de vie de sa victime, le pervers narcissique lui, se repaît beaucoup plus de faire de nous des marionnettes, de nous voir agoniser par nos propres non-choix, nos hésitations...sous ses suggestions et de contrôler cette agonie.

Le contrôle est le maître mot dans son mécanisme intime, plus longtemps dure ce contrôle, plus il se sent puissant.

Dans cette recherche perpétuelle de contrôle et soumission de l'autre, sa mort ne serait finalement qu'une perte de contrôle ce qu'il cherche précisément à éviter.

Perdre le contrôle est inacceptable, c’est un échec qu’il ne peut supporter et auquel il ne peut se résoudre alors pour que son plaisir soit complet, même si on a réussi à fuir, il ne lâche jamais vraiment prise et vient "re-goûter" régulièrement nos émotions, tester son emprise, la réactiver si possible...

De la violence physique, il y en a aussi parfois mais plus pour soumettre que pour anéantir physiquement, l’anéantissement psychologique est bien plus productif et jubilatoire pour lui car il est durable, toi tu vis ton perpétuel tourment et lui s’en nourrit.

C'est une soif inextinguible en lui, instinctive et vitale comme respirer et boire de l’eau.

Il se nourrit de notre déchéance, alors ça ne peut, ça ne doit s’arrêter, et comme il est territorial et prévoyant il ne lâche jamais vraiment sa proie.

Il s’en sert pour mater plus encore celle qui partage sa vie, c’est la fameuse triangulation entre rivales, au pire il ré-installe son emprise au mieux il se sert de toi pour rendre plus docile une autre proie. Plus il contrôle de proies, plus il s'abreuve.

Un jour tu as été la proie qu’il prospecte et qui attise la jalousie de celle avec qui il vit pour la faire céder toujours plus à son emprise.

 

Puis un jour tu es devenue celle-là,  mâchonnée jusqu’à la moelle d’une part en rivalité avec la petite nouvelle qu'il se sera trouvé entre temps mais aussi déstabilisée par l’ex, où une des ex avec laquelle il affiche une complicité opportunément retrouvée…et là prise entre ses deux femmes qui menacent ton merveilleux couple, comme il aime à te le montrer, tu te perds chaque fois un peu plus loin.

 

Et finalement si tu arrives à t’échapper de ce huis clos infernal mais que tu le laisses continuer à t’atteindre, un jour c’est toi l’ex qui va servir à déstabiliser la suivante en lui faisant croire que quels que soient ses efforts elle n’occupera jamais cette place  si privilégiée de complice, de confidente…

 

Là, je me dois de faire une confession, j'ai vécu à cette occasion et dans ce dernier rôle quelque chose qui m'a avilie par dessus tout ce que j'ai eu à supporter dans cette lamentable histoire.

Quelque chose dont j'ai eu tellement honte et à laquelle j'ai participé par faiblesse, par emprise, le laisser venir gratter à ma porte, voir lui proposer alors qu'il sortait avec une jeune femme amoureuse qui par ailleurs luttait contre une maladie dégénérative et se déplaçait en fauteuil roulant.

Il venait me rejoindre chaque fois qu'elle était hospitalisée pour ses soins, quand elle luttait pour la vie, m'envoyant des sms enflammés de sa chambre d'hôpital, allant jusqu'à confier ses propres enfants en vacances chez lui à sa famille à elle pour pouvoir me rejoindre.

Dans les premiers temps, je pense pour me convaincre il a sous entendu qu'ils étaient un couple très libre...je n'ai pas cherché à comprendre, j'ai seulement cédé...

Je me suis sentie, moche, salie, avilie d'avoir accepté ou suscité ça.

C'était vraiment le fond du tonneau, certainement ce qui en plus de tout le reste m'a décidée à mettre un point final définitif à cette histoire, malgré les appels les sms, les menaces, les messages, les insultes, j'en passe et (non pas des meilleures) des pires.

J'ai senti qu'il fallait arrêter tout ça.

Pour éviter ce carrousel il n’y a qu’un moyen, le tenir à distance au maximum et définitivement mais j’y reviendrais après.

Voilà qui il est et ce qu’il veut te faire.

Pourquoi je crois qu’il ne peut pas changer

Sur l'autre question, de son éventuelle guérison, je suis totalement dubitative, car celle-ci devrait évidemment reposer sur une réelle prise de conscience de ce mode de fonctionnement en parasite (car ça aussi il sait le feindre pour apitoyer, échapper à ses responsabilités et in fine vous culpabiliser).

Or, j'ai l'impression que ce mode de fonctionnement, s'il a été mis en place pour dominer ou parer un événement ou une situation traumatique, il tient sa force de son côté monolithique et lisse empêchant toute remise en question, se régénérant du fait que le PN s'estime toujours le plus fort face à la faiblesse de sa proie. Faiblesse qui s'illustre parce qu'elle se plaint, elle souffre...

Quand il échoue à tenir l'emprise, il estime que c'est parce que l'autre est trop névrosé, même s’il le vit très mal et essaie par tous moyens de le récupérer, il arrive bien vite à se persuader que ça n'est finalement pas son échec mais celui de sa proie qui n'arrive pas à maintenir la relation...

Une remise en question ferait s'effondrer toute cette belle construction monolithique et perdre totalement le contrôle de sa vie, ce qu'il est incapable de faire, car sans qu’il le réalise vraiment ça lui fait trop peur, quelque chose dans son histoire lui a fait décider qu'il en mourrait et que c’était sa seule option.

Je te le répète, tu ne peux pas le sauver, il ne veut pas être sauvé puisqu'il maîtrise tout à commencer par toi !

C'est ma conviction après avoir observé ou avoir recueilli, lu tant de témoignages, cette silhouette a émergé peu à peu de nos expériences communes.

Passons à la partie la plus déstabilisante et qu'il faut régler

Pourquoi toi ?

Voilà venu le moment délicat qu’il faut absolument que tu affrontes pour éviter la rechute, voir les rechutes avec d’autres, tout en rejetant tout sentiment de culpabilité, seulement de la lucidité pour combler les failles et ne plus prendre de risque.

Tu ne devras garder que l’idée qu’il faut réparer tes vulnérabilités ou vérifier qu’elles ont disparues car elles appellent tous les prédateurs à la ronde à commencer par celui-là qui te connaît tellement !

Il se peut que ton vécu ait fait de toi un dépendant affectif, un sauveur chronique, quelqu’un de désespéré, il se peut aussi que des événements dans ta vie soient venus fragiliser les fondations de ta personnalité, ou qu’ils aient révélés des fragilités jusque-là jugulées mais temporairement mises à jour.

Bref que ce soit structurel (dans ta personnalité) ou conjoncturel (ou du fait d'événements passagers, quelque chose en toi lui a permis de se frayer un chemin jusqu'à ce qu'il y a de plus intimes en toi et agir sur tes mécanismes personnels.

Quoi que ce soit, ce prédateur à l’instar de squales qui repèrent de très loin les signaux d’anxiété de leurs proies, lui renifle ta vulnérabilité, il va s’approcher, t’observer, te faire parler et tu vas rentrer dans les 4 phases que je t’ai décrites ici.

Ce que je te dis là, n’est pas une fatalité, ça n’est pas une raison de te dire je suis responsable alors de tout ce chagrin, c’est de ma faute, je l’ai appelé sans m’en rendre compte donc tant pis pour moi !

Non ça n’est pas une fatalité parce que tu peux réparer cela une fois que tu le sais, que tu l’as identifié.

Selon l’origine ou le statut de cette ou ces fragilités, tu devras impérativement te faire aider d’abord pour déprogrammer l’emprise de ton manipulateur, car seule, c’est très difficile voire impossible et donc c’est dangereux. Mais aussi pour faire en sorte de ne plus jamais émettre à la ronde ces signaux de proie et éviter d’embrayer sur une autre relation toxique.

Et là après t’avoir révélé qu’inconsciemment toi aussi tu as eu un rôle, je vais te mettre à l’aise.

Il n’y a aucune niche sociale, intellectuelle ou psychologique inexpugnable pour ce pervers narcissique. Nul n’est à l’abri ni d’un vécu profondément enfoui, dissimulé, ou d’un événement traumatique qui fissure la réalité d’une belle confiance en soi.

Personne n’est à l’abri ni de soi-même, ni de ce prédateur, il lui suffit juste de trouver le bon levier, il y en a toujours un !

Qui autour

Ce qui m'amène à te parler des personnages du troisième type de cette terrible entreprise, l'entourage.

Parmi eux, les tiens, ta famille, tes amis, tes collègues, nombres d'entre eux n'auront pas compris ou voulu comprendre ce qu'il t'arrive.

Nombre d'entre eux seront déçus par ce qu'ils voient que tu es devenue sans rapport avec le rôle qui t'avait été assigné ou que tu avais endossé depuis toujours.

Nombre d'entre eux ne pourront le supporter et disparaîtront du tableau, ce qui est sans doute le mieux qu'il puissent faire car le pire est encore qu'ils deviennent parfois l'auditoire complaisant de ton tortionnaire silencieux à force de te voir, triste décontenancée, au bord de la crise de nerf, à fleur de peau.

Ils sont et seront encore nombreux autour de toi à se dire, parfois même à te faire savoir plus ou moins directement et brutalement « mais comment peut elle, moi…jamais... je suis d’une autre trempe... jamais je ne laisserais faire une chose pareille... jamais je ne tolérerais ça…mais pourquoi elle y retourne... je ne comprends…elle doit y trouver son compte... »

Non effectivement, ils ne comprennent pas mais il se peut qu’un jour ils marchent eux aussi vers leur heure zéro mais ils ne le savent pas encore.

L’heure zéro c’est le moment où à l’occasion d’un événement anodin va se déclencher un compte à rebours qui achemine une victime vers son funeste destin.

A ceux des tiens qui ont compris que tu étais une victime, je dirais de rester patients, de ne pas tenter de te raisonner outre mesure car si c'est trop tôt ça ne ferait qu'accélérer ton isolement en te poussant à prendre la défense de ton pervers narcissique et si ta prise de conscience est en cours, accroître ton sentiment de culpabilité de n'avoir pas vu ce qu'eux ils ont vu.

De rester proches de toi, à l'écoute, de te réconforter, de te soutenir et d'attendre que toi tu sois prête à dire voilà ce que j'ai vécu.

Je leur dirais de ne pas oublier que le premier ressenti d'une victime quelle qu'elle soit, c'est la honte puis la culpabilité et qu'il faut désamorcer ça au plus vite pour que cette victime passe à une autre émotion, remonte la pente sinon elle va rester coincée avec son tortionnaire aussi par honte et culpabilité de ne pas avoir réagit et écouté les avertissements de son entourage.

Tu en sais maintenant beaucoup plus sur toi et je t'expliquerais dans un autre billet comment entrer en résistance contre lui, contre toi.