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Le blog de mademoisellepioupiou
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Tempête à la Bergerie 11ème partie

Tempête à la Bergerie 11ème partie

Tempête à la Bergerie 11ème partie

#Chapitre24 #NouvelleDeLavent

Léa était partie se coucher avec son doudou lapin et sa tototte, restait Gaspard et les trois adultes pour ce dîner de gala, Baptistin équipé d’un tablier surveillait de près le réchauffage  de son civet de lièvre aux cèpes, Camille avait épluché des pommes de terres et des topinambours fraîchement récoltés dans le potager de la bergerie, pour accompagner les plat de Baptistin.

Manon ne connaissait pas les topinambours, les deux hommes lui avaient dit que ça ressemblait à la chaire de cœur d’artichaut, elle adorait ça, donc ça lui plairait.

L’arrivée de Baptistin avait boosté l’ambiance de la maison qui s’enlisait dans la dispute entre Manon et Camille, c’était une bénédiction, en plus il allait aider Camille pour les bête et la fromagerie ce qui lui laisserait le temps de s’entraîner à la maison.

Elle ne savait pas ce qui avait provoqué le changement d’attitude de Camille mais peut être qu’ils arriveraient à se réconcilier…

Le dîner s’était déroulé sous les meilleurs auspices, le civet de Baptistin était excellent, Manon avait préparé une assiette spéciale pour les garçonnet en lui décortiquant un morceau de râble avec quelques pommes de terre écrasée, il avait manger en un clin d’œil et avait voulu rejoindre sa sœur, il était fatigué du grand air de la balade au verger et de toutes ces émotions d’avoir eu des nouvelles de ses parents. Gaspard roulait des mécaniques mais c’était encore un petit garçon.

La tatin de figues de Manon avait rencontré un fier succès auprès des deux hommes, c’était une des recettes que sa Maman lui avait transmise qu’elle tenait d’Honorine, la cuisine d’Honorine dans la maison de sa demie sœur cachée  Rose, c’était un peu des retrouvailles d’outre tombes, quel dommage que ça n’ait pu se faire de leur vivant. Manon était certaine que d’où elle était Rose était ravie de cette tablée  ! Camille était allé chercher du Génépi chez lui et l’avait rapporté, cnetait un vieux berger de la vallée de la Turbie qui lui avait fait cadeaux de plusieurs bouteilles en remerciement d’un service rendu.

Manon se sentait gagnée par la fatigue et c’est à regret qu’elle allait laisser les deux hommes devant la cheminée, mais elle ne tenait même plus assise, elle aurait voulu se retrouver seul avec Camille après le départ  du bûcheron pour pouvoir lui expliquer qu’elle s’en voulait qu’elle avait été maladroite et qu’elle était au moins aussi responsable que lui de la situation…

D’autant que, ce que ne savait pas encore Camille, ne prenant plus de contraception depuis Romain, il n’y avait pas qu’un risque infectieux, il y avait aussi un risque contraceptif…

Mais elle n’arriverait pas à résister au sommeil maintenant qu’elle était un peu rassurée sur sa relation avec le berger. S’acharner et risquer de mal s’expliquer à cause de l’endormissement n’était pas une option, il y avait eu suffisamment de maladresse dans cette histoire, il n’était pas utile d’en rajouter.

Elle allait lui écrire un petit mot qu’elle laisserait sur l’oreiller du berger, un peu comme lui mais en nettement plus tendre…

« Pardon Camille d’avoir été si véhémente contre toi l’autre fois, je pense que j’ai déchargé mon angoisse et ma colère contre toi alors que je suis en premier chef responsable de ce qui nous arrive, j’avais tout autant que toi la possibilité de poser la question des préservatifs d’autant que je détenais moi une information que tu n’as pas encore.

Je ne prends plus de contraceptifs depuis des mois et j’aurais dû doublement avoir sur moi des préservatifs et demander à en utiliser, cette semaine à côté de toi mais si loin de ta tendresse a été un calvaire sans fin et j’espère que tu sauras me pardonner, tu me manques jour et nuit et pas seulement comme amant mais comme ami aussi. »

N’y tenait plus après une légère douche, elle se glisse sous la couette avec son chiot poisson pilote et sous le regard bienveillant du chat qu’elle a décidé d’appeler #Raminagrobis, elle avait laissé la porte de sa chambre entrouverte, pour être bercée par l’écho des voix presque inaudible du berger et du bûcheron en bas dans le salon …

Elle s’endormait en espérant que demain elle se réveillerait à côté du berger et que tout serait miraculeusement rentré dans l’ordre.

Manon s’éveillait d’une nuit paisible depuis longtemps, pas de berger à ses côtés mais un autre petit mot sur le second oreiller.

Merci. On doit se parler, ce soir je viendrais dans ta chambre quand tout le monde sera couché. Tu m’as manqué aussi

Ils allaient enfin parler, il ne restait qu’à attendre la fin du jour pour qu’ils soient de nouveau ensemble tous les deux…

Elle allait meubler cette journée en écartant l’idée de ce rendez-vous nocturne pour éviter que ça soit obsessionnel.

Comment faisait elle habituellement pour patienter ? Elle épuisait son corps et son esprit pour ne pas tourner en rond mais là il lui fallait rester en forme et éveillée pour avoir cette conversation avec le berger alors que faire ? Une activité relaxante, s’occuper d’elle, fabriquer des petits cosmétiques  avec ce qu’elle avait trouvé dans les armoires de Rose, s’en servir, se chouchouter un peu. En plus elle pourrait faire participer la petite fille, elles allaient commencer par faire un tour dans le carré aromatique pour voir quelles plantes pourraient compléter les huiles essentielles de Rose, puis préparer des masques en tout genre et finalement les expérimenter avec la petite fille, le tout parsemé de musique, vidéo, sieste, goûter etc…

Elle allait s’arranger pour que cette journée passe plus vite et qu’elle se retrouve rapidement dans sa chambre avec Camille.

Dans la salle de bain face au miroir elle fait un rapide état des lieux, ses cheveux sont moins brillants que d’habitude, sa peau est déshydratée par le froid, elle avait achevée depuis longtemps les doses de voyage de sa trousse de toilette. Il était temps qu’elle prenne soin d’elle. Il lui fallait un gommage pour le visage et le corps, un masque hydratant, un soin apaisant et un autre nourrissant pour le visage, un soin pour le corps, un gommage du corps, un masque pour les cheveux…et bien il y avait du boulot,  elle n’aurait pas de quoi se lamenter sur la lenteur du temps qui passe.

Tout d’abord une  bonne douche avant que les enfants se réveillent, le petit déjeuner  pour eux trois et la préparation des ingrédients nécessaires à ses petites recette cosmétiques en faisant un tour dans les armoires et dans le potager. Sans oublier de prendre le temps de se servir de son épilateur électrique  qui était resté trop longtemps dans son sac de voyage…

Réunir des petits bocaux, elle en avait vu plein dans la remise, de toute taille, sortir le mortier en pierre qu’elle avait vu au fond d’un placard .

Toute la journée de Manon et la petite fille avait été consacrée à la beauté et au bien être, évidemment Léa avait voulu faire tout pareil que Manon qui avait du biaiser pour pas lui faire de gommage du visage ou d’épilation des jambes.

Pour le déjeuner elle vaut préparé une grande marmite de Carbonara, une autre des recettes maternelles, ça n’était pas très long à préparer ça se faisait minutes juste avant de passer à table. Entre les pâtes fraîches et le parmesan de Giorgio, le lard de l’élevage de Grégoire, ça sera une merveille.

La pause déjeuner  avait été gourmande et bruyante, chacun voulant raconter ce qu’il avait fait le matin, Léa n’étant pas en reste dans ses tentatives narratives.

Après le déjeuner la jeune femme et la petite fille était passées de la préparation à l’utilisation, étrillées et ointes de toutes sortes de masques elle avait fini l’après midi enroulées dans des serviettes pour laisser passer les préparations et se reposer pour une sieste réparatrice. Cette journée qui s’annonçait angoissante était finalement devenue délicieuse, la petite fille était fille de joie et avait emmagasiné des tonnes d’histoire à raconter.

 On était presque à l’heure du dîner et la soupe de Manon continuait à cuire doucement sur le poêle, elle servirait cette soupe avec des tranches de jambon cru, des pommes de terres et du fromage.

Elle prétexterait la fatigue pour aller se coucher de bonne heure en espérant que ça pousserait Baptistin à en faire de même et que Camille la rejoigne rapidement dans sa chambre qu’ils puissent avoir enfin cette conversation, elle supposait qu’il lui parlerait du problème de contraception et du risque que ça leur faisait courir…

Léa ce soir était exemptée de bain vu le temps passe aujourd’hui à se récurer  et se bichonner, elle s’était installée devant la cheminée avec une BD presqu’aussi grande que la petite fille assise.

Comme Baptistin avait laissé à la ferme de Grégoire son chargeur solaire de téléphone , ils étaient joignables et Manon leur envoyait tous les jours des photos des enfants, tous les soirs les enfants appelaient leurs parents. Dès que Gaspard serait redescendu de la salle d3 bain Manon composerait le numéro de Justine pour que les enfants racontent leur journée à leurs parents.

Comme prévu Manon  s’était rapidement  éclipsée du salon après diner  en même temps que les enfants, prétextant avoir promis de raconter  une histoire à Léa pour s’endormir.

Elle avait commencé à raconter l’histoire de Boucles d’or mais les deux petits s’étaient endormis très rapidement.

Manon était alors répartie dans sa chambre et s’était installée dans son lit pour  parcourant internet sur son iPad, elle entendait vaguement Camille et Baptistin discuter en bas dans le salon et il lui semblait que les deux hommes parlaient de plus en plus doucement, au raclement des chaises sur le carrelage, elle avait compris qu’ils débarrassaient la table et qu’avec un peu de chance Baptistin allait se retirer vers la grange.

Elle guettait les bruits de la maison et essayait de les interpréter. Petit à petit le silence s’était installé et elle comprit  que Camille était seul encore dans le salon , il n’allait pas tarder à monter et sans doute la rejoindre.

Elle l’entendait monter doucement l’escalier pour rejoindre l’étage des chambres, mais au lieu de rentrer dans la chambre de Manon il était allé dans la sienne, avait-il oublié le rendez-vous qu’il lui avait fixé dans son mot ? Puis soudain le bruit de l’eau qui coule fait comprendre à Manon ce qui retient son berger, il avait décidé de prendre une douche pour atténuer les rigueurs de sa journée de travail …

Dans son peignoir en éponge, les cheveux encore mouillés, le jeune  homme s'encadrait dans la porte de la chambre de Manon :

-Je peux entrer ?

-Oui bien sûr je t’attendais.

Il s’assied sur le bord de son lit et la fixe, elle n’ose prendre la parole et pourtant elle doit réitérer ses excuses pour la violence de sa réaction :

- Je suis désolée Camille, j’ai été injuste avec toi.

-Et moi j’ai été buté, quand j’ai mal, je claque la porte…

-Je n’ai pas voulu te faire du mal, j’étais en fait surtout en colère contre moi…

-Tu sais on s’est laissés emporter par nos désirs, jamais ça ne m’était arrivé avant, je te garantis que je fais très attention, je n’ai aucune  maladie, j’ai fait un contrôle cet été, je t’ai apporté le papier.

-Merci, je n’ai rien à te montrer sur moi, je dois avoir ça au cabinet, peut être même dans mes mails et ça remonte à ma rupture avec Romain, il y a quelques mois… En revanche il y a un autre problème…

-Oui j’ai compris…

-Je n’ai rien ici pour vérifier, il faudra attendre que nous soyons délivrés…

-Tu sais je suivrais ce que tu voudras quoi qu’il arrive …

-Mais tu ne te rends pas compte ? On ne se connaît que depuis quelques jours …

-Moi je te connais depuis plus longtemps, Rose passait son temps à me parler de toi et de ta famille…

-Oui mais mais je parle de toi et moi…c’est un bouleversement dans nos vies alors qu’on ne s’est même pas posé encore la question de ce que seraient nos vies …

- Oui je sais, moi ici et toi là bas…

Aucun des deux n’osait prononcer les mots précis de ce qu’ils redoutaient, enceinte, grossesse, bébé …

- Pour l’instant on ne peut rien faire, on doit attendre et ne pas se rendre malade. Mais je ne voudrais pas que ça nous sépare déjà, si tu veux on va se protéger et on vérifiera dès qu’on pourra … mais en attendant je voudrais te retrouver comme avant.

-Moi aussi.

-Tu restes dormir avec moi  ?

-Oui…mais juste dormir ce soir, j’ai besoin de digérer tout ça…déjà que je redoutais ton départ mais là c’est encore pire…

- on verra bien il ne faut pas s’angoisser, ça se trouve il, n’y a rien …

-Tu n’as pas compris…c’est ton départ qui m’angoisse, rien d’autre dit il en enlevant son peignoir laissant apparaître son torse nu au-dessus de ce bas de pyjama quasi identique à celui de Manon ! Elle soulève la couette et se déplace dans le lit pour lui  laisser de la place, bien vite elle se love contre le corps musclé du berger et se laisse aller enfin au sommeil.

Les choses s’étaient arrangées entre les deux amants, ils n’avaient pas encore conscience qu’ils étaient devenus plus que des amants.

Les semaines s’écoulaient doucement, Baptistin partageait son temps entre la Bergerie et la ferme de Grégoire, Manon avait décidé de faire la classe aux enfants pour pas qu’ils prennent trop de retard Manon et Justine leur Maman avait décidé avec la maîtresse qu’elle se débrouillerait avec ce que la maîtresse lui enverrait par internet et ce qu’elle trouverait sur des sites dédiés.

Le temps s’écoulait lentement et paisiblement en attendant qu’ils soient libérés de leur isolement et que l’électricité soit rétablie chez Grégoire et Justine.

Sa relation avec Camille s’était à la fois renforcée et apaisée même si elle demeurait passionnée sur le plan charnel, ils n’abordaient jamais la question d’un éventuelle grossesse, le mot n’avait toujours pas été prononcé, pour l’instant c’était un non-événement, à tort ou à raison…

On était déjà à la fin novembre, les contacts de Camille dans la vallée leur disaient que dans trois semaines au plus il devrait y avoir un passage carrossable sécurisé, il serait déjà possible en étant un peu sportif de passer en grimpant  d’ici quelques jours.

Ça la mènerait aux alentours de fin décembre, Manon avait d’ores et déjà pris la décision de passer Noël à la Bergerie…elle rentrerait chez elle après, mais rien que d’y penser lui serrait le cœur, elle était écartelée entre ses deux vies et c’était très douloureux.

Elle était en train de prendre le soleil sur un des transats que Baptistin avait eu l’idée de sortir pour profiter des rayons du soleil face à la montagne qui se blanchissait peu à peu. Cette initiative avait agacé Camille alors que c’était une très bonne idée, le berger trouvait que Baptistin en prenait un peu trop à son aise !

Son téléphone se met à vibrer, c’est un message de l’agent immobilier : « j’ai le plaisir de vous informer que nous avons fait une visite de la Bastide ce avant-hier matin et que la personne avait l’air très intéressée, le Monsieur est de passage à Nice et il souhaiterait que l’affaire se réalise au plus vite, il dit avoir le financement nécessaire, je lui ai expliqué que pour l’instant vous étiez bloquée à la montagne mais que la vente pourrait peut-être se faire avec le notaire qui devait avoir une procuration. A priori c’est bien parti il me recontacte d’ici 48h pour signer le compromis. Je vous informerais de la suite »

Voilà une bonne nouvelle, curieusement elle était plus attachée à la Bergerie qu’elle ne connaissait que depuis deux mois qu’à la Bastide où elle avait passé toutes ses vacances depuis sa naissance…ça devait tenir à ce qu’elle avait appris de la personnalité d’Honorine.

Elle se rendait compte qu’une ombre était venue assombrir cette matinée radieuse, était-ce la perspective de vendre la Bastide, pourquoi une sourde inquiétude lui vrillait le ventre ? 

A SUIVRE

 

Tempête à la Bergerie 11ème partie