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Le blog de mademoisellepioupiou
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Le chalet, les Jacks, les chats et la souris

Le chalet, les Jacks, les chats et la souris

Fable animalière

Fable animalière

 

Cet été, je suppose profitant que portes et fenêtre étaient constamment ouvertes sur le jardin, une souris est entrée dans le chalet.

 

Se faisant extrêmement discrète, j’ai mis plusieurs semaines à repérer qu’une intruse était rentrée dans la maison.

 

Comme le chalet n’est évidemment pas habité en permanence, l’intruse avait tout le loisir de prendre place et de se rendre maitre des lieux.

 

C’est d’abord près de la cuisine que l’intruse avait élu domicile et une nuit à la fin de l’automne, au détour d’un réveil nocturne intempestif et alors que je me servais un verre d’eau fraiche, je me suis retrouvée nez à museau avec l’intruse ! Une jolie souris grise bien ventrue, elle sur une étagère au-dessus du réfrigérateur, moi pieds nus sur la tomette !

 

N’étant pas de ceux que ce genre de bestiole affole, j’ai essayé en vain et silencieusement de la chasser de son repère élevé.

 

Évidemment, j’avais fait sortir les chiens dans le jardin ce qui fait que la souris et moi n’étions pas à armes égales, elle était bien plus rapide que moi.

 

J’ai réuni le matin même un conseil de guerre au petit déjeuner que j’ai assez rapidement convaincu que le poison était à exclure (à cause des animaux de la maison) ainsi que la tapette à souris parce que si je n’ai pas peur des souris, ramasser un cadavre en décomposition couvert d’asticots n’était pas dans l’ordre de mes possibilités parce qu’à tous les coups ça tomberait sur moi.

 

Il a donc été convenu qu’on essaierait de chasser l’intruse et qu’avec les chiens et les chats que désormais j’emmènerai à chaque séjour ça ne devrait pas trainer.

 

En fait, avec tous les festins que l’on préparait dans cette cuisine, je pense que ça devait largement couvrir la bestiole au fumet subtil, ce qui fait qu’un temps on a cru que la bestiole avait déguerpi.

 

En fait, elle avait migré, certainement attirée par la chaleur, vers le salon et là le compte à rebours s’est enclenché parce qu’elle a été repérée par mes poilus !

 

Contre toutes attentes, elle a éveillé la curiosité des chats mais encore plus l’agressivité des jacks, surtout celle de Dieter qui passait journées et soirées à pister son odeur s’acharnant contre le tas de bois, puis allant fourrager dans les livres et finalement bousculant coussins, plaids et panier.

 

Il en était devenu pénible parce qu’il faisait du bruit et ne s’arrêtait qu'un peu dans la journée quand épuisé, il s’effondrait là où il était.Le soir il continuait ponctuant sa traque de grognements et d'aboiements rendant la chose encore plus pénible.

 

Les chats eux passant la journée à batifoler dehors et ne rentrant que pour manger et dormir profondément ignoraient ostensiblement les tourments de Dieter. Chine accompagnait son mâle fouillant elle aussi mais mollement du museau la piste de l’intruse. Chine c'est une nonchalante, elle ne se fatigue pas à traquer les souris seulement à surveiller les chiens à la télévision...

 

Jusqu’à ce fameux matin où la maisonnée réveillée de bonne heure allait assister à l’hallali de l’intruse.

 

Dieter n’est pas le genre de chien à abandonner, ce qui n’est pas qu’une qualité…ce matin-là il avait sans doute décidé  d’avoir sa peau.

 

Quelque chose a fait que la bestiole est sortie de son territoire habituel qui devait être hors d’atteinte pour mon Dieter, bien qu’il s’était plusieurs fois lancé à l’assaut des étagères de la bibliothèque…habituée à son agacement bruyant dans non dos je l’ignorais ostensiblement plongée dans ma lecture.

 

J’ai bien senti qu’il se passait quelque chose dans mon dos, que sa colère s'amplifiait, j’ai cru que c’était du bluff de petit chien qui se prend pour un cerbère, jusqu’à ce que j’entende le bruit caractéristique de petits os qui se brisent…le temps de lâcher ma Kindle, de faire le tour du canapé pour trouver cette bestiole grisâtre, entre une souris et un rat, inerte et brisée en deux, morte d’avoir voulu se rapprocher du confort humain.

 

J'ai eu de la peine pour cette petite bête, j'aurais préféré qu'ils la chassent dehors...mais il ne lui a pas laissé le choix... elle était à peine plus petite que Geisha quand on la recueillie miaulant et tremblotante. Pourtant il n'a jamais fait de mal Geisha, a contraire c'était son bébé.

 

 

Ce qui reste un mystère c’est la raison pour laquelle, les chats ont dédaigné cette proie alors qu’ils alignent régulièrement les cadavres de rongeurs et de lézards, voir d’oiseaux (à mon grand désespoir) devant la porte du chalet ou du jardin à Nice…pourquoi ont ils laissé le chien s’en charger ?